Le Grenadier une histoire ancienne…

Originaire des vastes régions qui s’étendent de l’Iran à l’Himalaya et jusqu’au nord de l’Inde, le Grenadier est cultivé depuis des millénaires.

C’est un très vieil arbre buissonnant qui peut vivre 200 ans, il appartient à la famille des Punicaceae et les jardins de l’Égypte des premiers temps s’en paraient pour sa beauté et ses fruits aux multiples vertus. Fruits qui symbolisent l’amour passionné et la fécondité, autour de la méditerranée comme en Chine. En Grèce, les amoureux s’offrent mutuellement, encore de nos jours, une grenade en signe d’amour. Dans certains villages méditerranéens, on répand des graines de grenade et des fruits du Grenadier sur le passage des jeunes mariés pour qu’ils connaissent la fertilité. Les Saintes Écritures elles mêmes mentionnent le fruit du Grenadier, que transportaient les messagers de Canaan. Certains disent aussi que la pomme qui tenta Adam, au jardin d’Éden, était probablement une grenade !

   L’arbre, sa fleur et son fruit…

Très ramifié, avec un port d’arbre et une hauteur comprise entre 3 et 8 mètres selon les régions et le climat, le Grenadier possède un feuillage pérenne constitué par des feuilles lancéolées rigides et coriaces d’un beau vert, feuillage qui prend une teinte dorée à l’automne. La fleur, seule ou par groupe de cinq, est simple chez le Grenadier sauvage et peut être double dans les variétés cultivées ; elle possède une magnifique couleur rouge vermillon flamboyante. L’arbre étant autofertile, il porte en même temps des fleurs mâles en forme de cloche et Hermaphrodites en forme de vase.

La grenade, qui en est le fruit, est une drupe sphérique d’environ 12 cm couronnée par un calice persistant. La peau est épaisse et coriace, avec une couleur orange-marron à rougeâtre, tandis que l’intérieur est rempli de graines enchâssées dans une gangue jaunâtre et enveloppées par une pulpe rose comestible, très juteuse, au goût acidulé et doux à la fois.

Ses besoins, ses constituants, ses qualités…

Le Grenadier n’est pas un arbre exigeant, mais il a besoin de beaucoup de chaleur pour fructifier et d’un peu de froid en hiver pour fleurir abondamment ; il résiste à la sécheresse et à des températures basses jusqu’à – 15°C et tolère bien les sols riches en sel. La peau des grenades (ou épicarpe) contient entre 26 et 30 % de tanins et le tronc jusqu’à 25 %, ce qui donne au fruit une bonne protection contre les ravageurs et les maladies, outre son épaisseur qui maintient une richesse en eau suffisante malgré des conditions extérieures de sécheresse et/ou de chaleur. Cependant, le manque d’eau compromet sa croissance ainsi que la fructification et il est préférable de l’arroser l’argement pour avoir des fruits assez gros.

   Ainsi, la grenade est-elle l’un des fruits qui se conservent le mieux après la cueillette, elle peut se conserver en effet jusqu’à 6 mois dans un endroit frais et sec, et de plus son mûrissement  s’effectue parfaitement durant le stockage sans altérer ses propriétés nutritives et médicinales.

Cette richesse en tanin a fait utiliser les diverses parties du Grenadier pour le tannage des peaux. Ainsi que les épicarpes et les fleurs pour obtenir une teinture jaune citron à marron-rouge capable de teindre les textiles et notamment les tapis.

   La grenade est assez riche en vitamines C, puisque 100 grammes de pulpe fraiche (la partie rose qui entoure le graine) couvre 10 % de l’Apport Journalier Recommandé, ainsi qu’en vitamine E et B6. Elle est aussi une bonne source de Potassium environ 12 % des AJR et de folate.

Toutefois, contrairement à ce que peut laisser supposer la couleur de ses constituants, elle ne contient pas de bétacarotène.

Le goût acidulé de la grenade vient de sa richesse en acide organiques et notamment citrique, ce qui donne à ce fruit une action favorable pour régénérer la flore bactérienne intestinale.

Les fruits, comme les fleurs, renferment des anthocyanines qui sont des composés phénoliques du groupe des flavonoïdes, lesquels participent à la couleur rouge. La peau du fruit et le cloisonnement jaunâtre interne, mais surtout l’écorce de la racine, contiennent divers alcaloïdes dont la pelletiérine qui agit un peu comme la strychnine avec la même activité vermifuge et un risque de toxicité pour le système nerveux.